Mélanie Joly en visite au Saguenay
La ministre de l’Industrie et ministre responsable de Développement économique Canada pour les régions du Québec, Mélanie Joly, est de passage au Saguenay. — Sara-Léa Bouchard
12h56 – 03/07/2025
De passage au Saguenay, la ministre de l’Industrie et ministre responsable de Développement économique Canada pour les régions du Québec, Mélanie Joly, persiste et signe: « on va se battre ». C’est le message qu’elle a véhiculé en début d’allocution à la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord, en lien avec la hausse des tarifs sur l’acier et l’aluminium à 50% imposée par le président américain.
La rencontre, qui s’est déroulée sur le coup de 9h30 ce jeudi, a pris la forme d’une table économique regroupant diverses entreprises et entités du milieu commercial de la région, dont Nutrinor, Port Saguenay, la MRC du Fjord-du-Saguenay, Transcol, la BFC Bagotville, Groupe Gilbert, Rio Tinto, l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) et plusieurs autres. La réunion avait pour but de cibler les pistes de solution à long terme afin de minimiser l’impact de ces tarifs sur les industries, qui croulent sous une pression énorme. Mme Joly insiste sur le fait qu'il est plus que jamais nécessaire de prendre le pouls des entreprises du Saguenay-Lac-Saint-Jean, surtout dans ce moment charnière.
« Il s’agit de tarifs complètement injustifiés, complètement illégaux et inacceptables. On voit ça comme une attaque directe contre nos entreprises, une attaque contre nos travailleurs, puis on ne se laissera pas faire. On va se battre, et c’est pour ça qu’on a des contre-mesures fortes, mais aussi c’est qu’on doit être capable de soutenir notre monde, ici, au Saguenay-Lac-Saint-Jean », rapporte-t-elle.
La ministre a statué sur ses trois priorités pour la région, ciblant son approche sur la protection du marché, l’utilisation de liquidités, le soutien des grands projets au Québec, la diminution de la dépendance du Canada envers les États-Unis et la construction d’une industrie de la Défense.
« Ma première priorité, c’est de protéger les emplois. Ma deuxième priorité, c’est de créer des emplois et finalement, la dernière touche davantage nos institutions d’enseignement qui sont ici. Ayant aussi à ma charge la recherche au pays, mon objectif est d’attirer le plus de chercheurs, d’experts et de grands scientifiques, particulièrement dans un moment où le président Trump vise les universités américaines », explique-t-elle.
Rappelons que Mélanie Joly poursuivait sa visite en sol saguenéen, celle qui est déjà allée à la rencontre, mercredi, de la direction, du syndicat et des travailleurs de chez Rio Tinto, en plus de s’être entretenu avec l’équipe de Port Saguenay ainsi que celle de STAS Inc.
« Pendant que nos voisins du sud vont s’affaiblir, nous, on va se renforcir. Pendant qu’ils vont se refermer, nous, on va s’ouvrir. Pendant qu’ils cherchent de peine et de misère leur énergie, nous, on va continuer de la développer. Et pendant qu’eux se divisent, nous, on va s’unir », assure cette dernière.
Des inquiétudes et de l’espoir
Le président-directeur de PCP Aluminium et de l’entreprise Coupe-Sag, Michel Lavoie, également présent lors de la rencontre de ce jeudi, mentionne le fait que les inquiétudes demeurent et sont même grandissantes dans le milieu.
« La situation dans laquelle on est, avec la tarification à 50%, ça rend vraiment nos opérations improductives. 25%, c’était déjà trop, alors 50%, c’est deux fois trop. Ce qu’on attend du gouvernement, c’est de mettre en place des mesures pour enlever ces tarifs et nous aider à se diversifier sur le territoire pour être capable de trouver d’autres marchés que les États-Unis, bien que ça peut prendre un certain temps », émet-il.
Celui qui se trouvait à Ottawa avec les députés bloquistes le mois dernier afin de revendiquer la hausse des tarifs estime que le gouvernement est toutefois bel et bien à l’écoute de leurs demandes et que des discussions en ce sens ont déjà eu lieu.
« Depuis cette rencontre-là, on a quand même constaté des avancées. On avait rencontré François-Philippe Champagne et Mme Joly à ce moment-là. L’idée derrière ça est de bien comprendre la réalité des transformateurs, qui est différente de celle des industries primaires », conclut M. Lavoie.