← Retour

Bar rayé

Le front commun régional réclame une pêche scientifique

Le but de la pêche scientifique serait de mieux comprendre, par exemple, les habitudes alimentaires, les déplacements, les zones de fraie et la reproduction du bar rayé. — courtoisie

16h00 – 22/06/2025

Par Sara-Léa Bouchard, Journaliste

La Ville de Saguenay joint sa voix aux organismes de recherche et de gestion des ressources de poisson, afin de réclamer la fin du statu quo quant à l’enjeu du bar rayé. Un permis de pêche scientifique pourrait contribuer à éclaircir plusieurs éléments importants, notamment pour l’avenir des saumons.   

L’expertise saguenéenne, entre autres de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), ferait en sorte de mener les études avec sérieux. Les informations recueillies permettraient de prendre de meilleures décisions sur la gestion de cette espèce, tout en impliquant la population. Le but de cette pêche scientifique serait de mieux comprendre, par exemple, les habitudes alimentaires, les déplacements, les zones de fraie et la reproduction du bar rayé. Le directeur général de Contact Nature, Marc-André Galbrand, déplore qu’aucune analyse n’ait encore été effectuée à ce jour.  

« Il faut aller chercher des données, c’est impératif. On n’a pas de chiffres, de statistiques sur l’aspect singulier et spécifique ici, au Saguenay. Donc comment peut-on avoir des mesures de prévention et de gestion qui sont adéquates ? On n’a aucune idée des impacts que la présence du bar rayé peut avoir sur l’écosystème. Nous, ce que l’on demande, c’est qu’Environnement et Changement climatique Canada ainsi que Pêches et Océans Canada nous écoutent, nous démontrent une ouverture et de la considération par rapport à nos inquiétudes », émet-il.  

Contact Nature désir, par le fait même, qu’entre 250 et 500 bars rayés puissent être capturés dans le Saguenay dès cette saison 2025.  

Observé depuis 8 ans  

L’espèce qu’est le bar rayé est observé dans le Saguenay depuis 2017 et les scientifiques ne peuvent toujours pas affirmer s’il se reproduit dans la rivière ou s’il mange des saumoneaux. Ce point précis est d’autant plus important, alors que les populations de saumons de l’Atlantique sont en mauvais état.  

En 2024, seulement 75 d’entre eux ont remonté la rivière à Mars pour pondre, 72 ont emprunté la rivière Sainte-Marguerite et 18 et 20 ont été observés dans les deux autres rivières à saumon affluentes du Saguenay, soit la Saint-Jean et Petit-Saguenay. De plus, un banc de bars rayés a été constaté dans la rivière à Mars en pleine période de dévalaison, c’est-à-dire au moment où les saumons juvéniles descendent la rivière pour se rendre à l’océan.  

« Les données recueillies par ces études sont précieuses, nous en avons eu un bel exemple dans le cas du flétan. C’est littéralement une course contre la montre pour identifier des solutions qui permettront d’éviter une surpopulation du bar rayé », mentionne le conseiller municipal Martin Harvey.