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Bilan de l’année 2024-2025

382 cas de plus signalés à la DPJ, une hausse de 5,9%

La directrice de la DPJ au Saguenay-Lac-Saint-Jean, Caroline Gaudreault. — Archives Trium Médias

20h00 – 26/06/2025

Par Sara-Léa Bouchard, Journaliste

Le plus récent bilan annuel de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) pour la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean révèle une hausse préoccupante des signalements. Au cours de l’année 2024-2025, 6 861 cas ont été rapportés aux autorités, soit 382 de plus que l’année précédente. Cette augmentation de 5,9% témoigne d’une réalité sociale où les enjeux liés à la négligence, aux abus ou à l’abandon des enfants demeurent bien présents.   

« Sur le nombre total de signalements que l’on a reçu, c’est 33% de ces signalements-là qu’on retient, pour évaluation en protection de la jeunesse. Quand on évalue, on regarde si, effectivement, sa sécurité et son développement est compromis. On statue que oui, à 45%, ce qui élève le nombre a quand même 2 325 signalements retenus. Ce sont des enfants qui ont besoin de ces services-là. Toutefois, le 67% que l’on ne retient pas, ça ne veut pas dire qu’ils n’ont pas de besoins, là on va plus tomber dans les services que la protection. C’est là où l’on doit, collectivement, être meilleur », indique la directrice de la protection de la jeunesse pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean, Caroline Gaudreault.  

Elle mentionne que le nombre de signalements est continuellement en augmentation depuis les 20 dernières années et que c’est en se conscientisant davantage que les cas pourraient diminuer au fil du temps.  

« Ça peut être le voisinage, la responsable de la garderie, ou de l’organisme communautaire qui peut aider un enfant, tendre la main à un parent pour le guider dans son organisation. Il faudrait aussi avoir une circule de services en amont, au bon moment et accessibles pour répondre aux différents besoins des familles. La protection de la jeunesse, c’est l’affaire de tous », estime-t-elle.  

À l’échelle provincial, 141 622 signalements ont été traités, soit une hausse de 5% par rapport à l’année dernière. De ces signalements, 29,3% de ceux-ci ont été retenus pour une évaluation approfondie, ce qui représente 35 264 enfants.  

Plusieurs causes au problème  

Cette hausse des signalements peut s’expliquer de plusieurs manières, selon Caroline Gaudreault.  

Les principaux motifs de signalement demeurent la négligence et risque de négligence (31%, 724 cas), les abus physiques et risques d’abus physiques (19%, 573 cas) ainsi que l’exposition aux violences conjugales (410 cas). Les mauvais traitements psychologiques (252 cas) et les abus sexuels et risques d’abus sexuels (217 cas) font aussi partie du lot.  

Dans ces situations, la DPJ croit qu’une des façons pour les éviter serait d’offrir des références de services, afin de permettre un retour à l’équilibre pour les jeunes et leurs parents.  

« On s’aperçoit que les gens ont besoin de services, donc on fait des références quand les parents le veulent et que les enfants de plus de 14 ans le désirent aussi. À tire d’exemple, si un parent a un besoin au niveau de la santé mentale, on a de très bons liens avec des gens qui offrent des services qui touchent cet aspect », spécifie-t-elle.  

Par ailleurs, pour les enfants dont la situation est prise en charge par la DPJ, plus de 60 % d’entre eux sont suivis dans leur milieu familial (42,9 %) ou sont confiés à un tiers significatif (18,7 %). Finalement, ce sont 402 adolescents qui ont reçu des services en vertu de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA) dans la région. Une donnée qui est en constante augmentation au fil des années.