Librairie Marie-Laura de Jonquière
Daniel Bouchard (à gauche) a fondé la librairie Marie-Laura à Jonquière en 1995. Son fils, Maximilien Bouchard (au centre), a repris le flambeau de l’entreprise en 2015. Sa mère (à droite) vient lui prêter main-forte une fois par semaine. — Charles Le Photographe
12h03 – 03/07/2025
Il y a 30 ans, le 24 juin 1995, la librairie Marie-Laura ouvrait ses portes sur la rue Saint-Dominique à Jonquière. Ces trois décennies de passion, de travail rigoureux et d’amour de la littérature ont permis de perpétuer ce projet familial, qui est désormais bien implanté dans la communauté.
« C’est mon père, Daniel Bouchard, qui a démarré la coopérative, à ce moment-là, à Alma. Il avait donc déjà une bonne idée de ce que représentait ouvrir une librairie. À un certain moment, il s’est retrouvé sans emploi. Puis, en 1994, le gouvernement du Québec a lancé le Plan Paillé, qui était un programme de démarrage d’entreprises. Mon père s’est prévalu du programme et il a réussi alors à ouvrir sa petite librairie à Jonquière » raconte l’actuel propriétaire de l’endroit, Maximilien Bouchard.
Au fil des années, M. Bouchard a solidifié sa relation avec la clientèle. Puis le local de l’époque a pris de l’expansion, des travaux d’agrandissement ayant été nécessaires pour permettre de mieux répondre aux besoins. S’en est suivi l’achat de l’immeuble. C’est toutefois en 2006 que les propriétaires ont dû faire face à un événement imprévu.
« On a été victimes de deux incendies criminels. À l’époque, le même incendiaire a provoqué des dommages et mis le feu à une trentaine d’adresses à Saguenay, donc on n’était pas les seuls. Mais en raison des dégâts causés par l’eau, la bâtisse fut une perte totale. Cependant, dans les locaux temporaires dans lesquels on était installé, c’était un peu trop gros pour fonctionner sans système informatique. À ce moment, j’étais à l’université et c’est là que j’ai proposé d’accompagner mes parents et l’équipe dans l’implantation d’un système de gestion » explique-t-il.
En 2015, le maillage de l’équipe s’est concrétisé et Maximilien Bouchard a procédé à l’achat de la librairie. Peu avant la pandémie, un site web transactionnel avait été mis sur pied pour faciliter les commandes et les réservations. Aujourd’hui, la librairie Marie-Laura roule avec huit employés, dont cinq à temps partiel.
Prôner l’achat local
Les menaces de tarifs imposés par le président américain Donald Trump, il y a quelques mois, n’ont fait qu’augmenter l’achalandage à la librairie jonquiéroise, les gens voulant davantage se tourner vers l’achat de livres québécois.
« On ressent que les clients comprennent les enjeux et désirent réellement encourager les commerçants locaux. »
Par ailleurs, la période estivale est assez chargée pour l’équipe, alors qu’elle prépare les cahiers d’apprentissage pour la Commission scolaire de la Jonquière.
« On s’assure que ce soit facile pour les parents de venir acheter les cahiers de leurs enfants. Et c’est le même principe que l’on veut appliquer dans notre commerce, pour l’achat de livres réguliers. On veut que l’expérience client, ici, soit simple et agréable», précise Maximilien Bouchard.
À l’occasion du 30e anniversaire, du matériel promotionnel devrait sortir dans les prochaines semaines. Les clientes et les clients se verront aussi davantage sollicités sur les réseaux sociaux, un aspect que l’équipe de la librairie Marie-Laura compte pousser encore plus loin.
Le monde des affaires n’est pas toujours rose, selon M. Bouchard. Il se dit tout de même fier d’avoir duré et espère 30 autres années dans le paysage jonquiérois.