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Racines Gumboot

Jouer des bottes, une pratique ancrée et là pour rester

La troupe Les Branches de Racines Gumboot est actuellement composée de 12 membres. — Facebook Racines Gumboot

09h04 – 18/07/2025

Par Sara-Léa Bouchard, Journaliste

Pour l’organisme chicoutimien Racines Gumboot, jouer des bottes est une pratique qui n’a plus de secret. Avec la troupe Les Branches, il œuvre autant sur la scène que dans la rue. À son essence qu’est la danse percussive s’ajoutent l’humour, la poésie, la musique, le chant, le tout à la manière des Sud-Africains. Racines partage son art avec la population de la région depuis plus de 20 ans, et son histoire s’écrit encore aujourd’hui.  

« La fondation de l’organisme part d’un atelier de gumboots, qui avait été donné en 2005 par Sylvie Mercier, une danseuse qui habitait Montréal à l’époque. Elle avait appris de la Famille Botte et avait un spectacle qui roulait qui s’appelait Chantier. Le spectacle intégrait à la fois du gumboots, de la gigue traditionnelle québécoise et de la musique traditionnelle. Ayant moi-même participé à tout ça, j’ai ensuite décidé de mettre sur pied Racines Gumboot ici, à Saguenay », raconte le fondateur, Jonathan Bois.  

Pendant sept ans, Racines a œuvré dans la région en tant que collectif de création. L’équipe était alors composée de sept membres, soit Marylin Renaud, Marie-Andrée Fortin, Mya Lalancette, Marie-Ève Gravel, Lilia Desbiens et M. Bois.  

« Les enfants ont fini par arriver dans le décor, la vie de famille, donc le groupe du collectif s’est dissous. Il restait toutefois les étudiants de l’école de gumboots, qui ont repris le relais pour continuer à offrir des performances et des cours pour ceux qui voulaient bien essayer », soutient-il.  

Trois spectacles à grand déploiement sont cependant nés de ce collectif, dont Racines, Tape-Bottes et Un merveilleux jour de tristesse.  

La troupe Les Branches a ensuite vu le jour. Aujourd’hui composée de 12 membres, elle continue de prendre de l’ampleur à travers le temps, dans des interventions axées sur la valorisation des travailleurs et des travailleuses, du rôle des parents, de l’implication sociale, de l’enseignement et, de façon générale, de la joie de vivre.       

Une pratique bâtie dans le roc  

Le gumboots a connu un essor fulgurant à la sortie du film Dédé à travers les brumes en 2009, puisque l’activité y était représentée dans quelques scènes.  

« Ils avaient, dans cette histoire, fait du gumboot un aspect promotionnel du film. De là est arrivée une énorme vague d’adhésion et d’inscriptions. J’ai aussi donné des ateliers de gumboots très rapidement dans les écoles, un peu partout au Québec, ce qui a permis à la pratique d’être connue et reconnue », explique Jonathan Bois.  

Le loisir s’intègre même bien dans plusieurs contextes différents, et est un très bon moyen d’expression. 

« Tu peux en intégrer dans une performance de théâtre, dans un spectacle de fin d’année à l’école, pour accentuer une activité d’équipe et ainsi renforcer les liens. C’est une danse qui est très malléable. Présentement, on est dans une vague qui monte un petit peu, et il y a même une relève qui s’est installée. » 

La création sera le mot d’ordre de la saison estivale prévue pour Racines Gumboot. Le spectacle en collaboration avec le groupe de musique du monde Mosaïque sera de retour à l’automne, et prendra place cette fois à la chapelle Saint-Cyriac au Lac-Kénogami. Un partenariat entre Les Branches et la formation Bouleau Noir pourrait également émerger dans un avenir rapproché, projet sur lequel les membres vont se pencher cet été. Un spectacle jeunesse sera quant à lui proposé au public à la salle du facteur culturel du Mont-Jacob en novembre prochain.